Redouté par les marins les plus aguerris.
Au sud du Cap Horn, le passage de Drake fait partie des mers les plus redoutables de la planète. Ce détroit d’environ 830 km de largeur séparant l’Amérique du Sud de l’Antarctique est animé par des vents violents et imprévisibles qui changent fréquemment de direction. Ainsi, la plupart des bateaux et voiliers qui s’apprêtent à s’aventurer sur ses eaux doivent toujours s’attendre à une traversée des plus mouvementées, voire même périlleuse. Inutile de vous dire que nombreux sont les marins chevronnés qui font une prière lorsqu’ils sont sur le point d’emprunter ce passage !
Une météo changeante et imprévisible.
Le Cap Horn marque le point de rencontre des océans Atlantique et Pacifique, ce qui rend ce passage si traître. Des systèmes à très basse pression tourbillonnent sur la mer, créant les vents redoutés de Williwaw. Ces rafales sont soudaines, imprévisibles et fréquentes, et avec des vents plus forts, les vagues qui se créent sont plus grosses.
Il est régulièrement soumis à des rafales qui peuvent atteindre les 100 km/h. Le climat y est de surcroît très humide, avec une mer sujette aux courants forts, aux immenses vagues de 30 m et aux icebergs. Malgré sa dangerosité avérée, le Cap Horn continue pourtant de fasciner de nombreux marins, car il compte parmi les routes maritimes les plus rapides au monde.
Une histoire aux mille et unes péripéties.
Nombreux furent les marins, même célèbres à avoir essayé de passer le Cap Horn, mais en vain, se voyant obligés à faire demi-tour. Le corsaire anglais Francis Drake aurait tenté de passer le cap en 1578, mais aurait préféré faire la traversée du Passage Drake portant aujourd’hui son nom. Le marin portugais Ferdinand Magellan avait également de sérieuses réserves quant à la navigation autour du Cap Horn. Au lieu d’essayer de franchir le cap, Magellan opta pour la traversée du détroit portant désormais son nom.
Le Néerlandais Jacob Le Maire fut le premier marin à conquérir le cap en 1616. Le Maire nomma cet avant-poste du nom de la ville de Hoorn aux Pays-Bas, en l’honneur des sponsors de son expédition.
Le capitaine Cook a également réussi à contourner le Cap Horn environ 150 ans plus tard avec son navire HMS Endeavour. En dépit des succès remportés par Le Maire et Cook, l’infamie du Cap Horn est loin d’être oubliée.
Le capitaine William Bligh échoua à franchir le Cap Horn avec son navire The Bounty en 1787 et les conquistadors espagnols redoutaient tellement le cap qu’ils transportaient leur or pillé par voie terrestre.
Plus qu'une mer déchaînée.
Naviguer autour du Cap Horn est toujours considéré comme l’Everest des excursions en bateau.
Avec des conditions aussi difficiles, le Cap Horn est désormais le théâtre des courses de bateaux les plus difficiles au monde, notamment le Vendée Globe et la Volvo Ocean Race.
Mais ne vous y trompez pas, le Cap Horn est bien plus que des vagues féroces. Le promontoire abrite également une faune, des paysages et un patrimoine culturel magnifiques.
Fun fact :
Avec une falaise de plus de 400 mètres de haut, le Cap Horn est habité à l'année par une famille de la marine chilienne qui a pour mission de garder le phare.